Pass sanitaire, vaccins contre le Covid-19… Comment les leaders souverainistes se placent en tête du mouvement de contestation
2 min readTrès actifs sur les réseaux sociaux, voire dans les manifestations, Florian Philippot, Nicolas Dupont-Aignan ou François Asselineau ont fait de la crise sanitaire leur cheval de bataille.
« Liberté ! » Devant plusieurs milliers de manifestants rassemblés samedi 31 juillet à Paris contre le pass sanitaire, Florian Philippot adopte un ton aux accents gaulliens. « Je vois des Françaises et des Français libres qui jamais ne plieront (…). Nous sommes des résistants », lance le président du parti d’extrême droite Les Patriotes.
Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, plusieurs leaders souverainistes ont rejoint le mouvement de contestation. Florian Philippot donc, mais aussi Nicolas Dupont-Aignan et François Asselineau. Tous candidats déclarés à l’élection présidentielle de 2022. Défense de traitements controversés, remise en cause des vaccins, opposition au pass sanitaire… Ils prennent position sur tous les sujets polémiques. Mais les motivations réelles de leur activisme interrogent.
C’est d’abord sur les réseaux sociaux que les leaders souverainistes ont donné de la voix. Nicolas Dupont-Aignan s’est fait une spécialité des interventions minutées sur YouTube face caméra. En avril, le leader de Debout la France avance ainsi que les « enfants, [les] jeunes, (…) présentent une balance [bénéfices-risques pour la vaccination] très défavorable ». François Asselineau, lui, tweete sans compter. En mai, le partisan du Frexit assène, ciblant les géants pharmaceutiques : « Les abus de la Covid-19 ont attiré l’attention de millions de personnes à travers le monde sur le gangstérisme de ‘Big Pharma’. » Avec près de 3 200 tweets depuis décembre 2020, selon l’outil Twitonomy, Florian Philippot n’est pas en reste : les mots-clés « #passsanitaire » et « passdelahonte » sont les plus employés par l’ancien bras droit de Marine Le Pen.
Au fil des mois, les uns et les autres ont multiplié les prises de position contre la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement. Mais ils ont aussi remis en cause les chiffres de la pandémie, l’efficacité du confinement, du port du masque ou des vaccins. Quitte à verser dans la « fake news ». Nicolas Dupont-Aignan a ainsi comparé la mise en place du pass sanitaire à un « coup d’Etat » en juillet. Florian Philippot, lui, y a vu un « apartheid », tout en déclarant que le Pakistan était le seul pays à avoir mis en place un « pass sanitaire comme le nôtre ». Ce qui est faux. Quant à François Asselineau, il a suggéré, en juin, que les vaccins à ARN messager de Pfizer-BioNTech et Moderna pouvaient « peut-être (…) accélérer la propagation du Covid-19 ». Entre autres.