Emmanuel Macron annonce une loi « de réparation à l’égard des harkis »
2 min readEstimant que la France avait « manqué à ses devoirs » envers ces auxiliaires de l’armée française pendant la guerre d’Algérie, le chef de l’Etat a appelé à « panser les plaies » qui doivent être « fermées par des paroles de vérité, gestes de mémoire et actes de justice ».
Emmanuel Macron a « demandé pardon » aux harkis au nom de la France, lundi 20 septembre, et promis une loi « de réparation » pour ces auxiliaires musulmans ayant combattu aux côtés de l’armée française durant la guerre d’Algérie. Le gouvernement « portera avant la fin de l’année un projet visant à inscrire dans le marbre de nos lois la reconnaissance et la réparation à l’égard des harkis », a annoncé le président lors d’une cérémonie d’hommage à l’Elysée.
Après la guerre, une partie d’entre eux, abandonnés par Paris, ont été victimes de représailles en Algérie. Plusieurs dizaines de milliers d’autres, souvent accompagnés de femmes et d’enfants, ont été transférés en France, où ils ont été placés dans des « camps de transit et de reclassement » aux conditions de vie indignes et durablement traumatisantes. Estimant que le pays avait « manqué à ses devoirs » envers les harkis, le chef de l’Etat a appelé à « panser les plaies » qui doivent être « fermées par des paroles de vérité, gestes de mémoire et actes de justice ». « Aux combattants, je veux dire notre reconnaissance ; nous n’oublierons pas. Je demande pardon, nous n’oublierons pas », a-t-il déclaré.
Ces excuses sont un nouveau pas pour un chef d’Etat, après celui de François Hollande, qui avait reconnu en 2016 « les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis ». Une forte émotion était palpable dans la salle des fêtes de l’Elysée, où Emmanuel Macron avait invité quelque 300 personnes : des harkis mais aussi leurs descendants, des responsables d’associations et des personnalités. Le discours du président a été interrompu pendant quelques minutes lorsqu’une femme, très émue, l’a interpellé en affirmant que les excuses ne suffisaient pas. Il a néanmoins été applaudi à plusieurs reprises par l’assistance.